En savoir plus sur cette option
Depuis 2010, la filière littéraire du lycée Chateaubriand propose à ses étudiants de suivre une option d’études cinématographiques, au programme du concours d’entrée des Écoles Normales Supérieures depuis 2003. Ce cursus académique exigeant permet également d’intégrer des formations universitaires sélectives en arts du spectacle (convention pour la L1 et la L2 avec l’Université Rennes 2) et en histoire des arts (convention pour la L2 avec l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), dont l’Ecole du Louvre qui fait partie de la BEL, et incidemment de se préparer aux concours de certaines écoles de cinéma (FEMIS, Louis-Lumière, INSAS…).
Le cursus de l’option d’études cinématographiques se déploie sur deux ans, à raison de quatre heures par semaine, ce qui le différencie d’emblée des autres enseignements optionnels. Pour des raisons logistiques, l’option et ses locaux ne peuvent accueillir qu’un nombre limité d’étudiants en première année et en deuxième année. L’admission en hypokhâgne ou en khâgne ne garantit donc pas automatiquement l’accès à l’option. La procédure d’inscription par la voie Admission Post-Bac en première année ne permettant pas de savoir quels étudiants ont demandé cette option, la liste définitive des candidats retenus ne peut être communiquée avant la rentrée.
Qui peut faire la demande de cette option ?
Cette option est ouverte aux étudiants à la fois motivés et polyvalents, dont le profil peut être aussi bien à dominante littéraire, qu’historique ou philosophique (voire linguistique, pour les futurs civilisationnistes). Il n’est pas nécessaire d’avoir suivi un enseignement de cinéma au lycée pour y réussir dans de bonnes conditions en CPGE. Seuls comptent l’assiduité du candidat, son envie de s’impliquer dans le projet pédagogique de l’année, le désir de développer à la fois une solide culture et un savoir théorique en études cinématographiques, où l’analyse de films classiques et contemporains côtoie l’étude de grands courants de pensée du cinéma, à l’aide de ses historiens et théoriciens, avec par exemple Georges Sadoul et Gilles Deleuze, ou encore le critique et cinéaste Jean-Louis Comolli.
L’option d’études cinématographiques comporte également une dimension pratique pour un quart de son programme : les jeunes cinéphiles sont amenés à expérimenter leur propre créativité et sont accompagnés dans cette tâche de professionnels des métiers du cinéma. Outre les activités pratiques encadrées pédagogiquement, les optionnaires peuvent emprunter personnellement du matériel. Ils peuvent également emprunter ou consulter sur place, dans le laboratoire de cinéma, une large vidéothèque (en droits Adav) et des ouvrages liés aux programmes.
Description de l’option en Hypokhâgne (Lettres supérieures)
Enseignant : Jean-Christophe Blum
La première année donne aux étudiants une éducation complète aux différents régimes d’images en mouvement : le cours dresse un panorama des principaux mouvements de l’histoire du cinéma mondial des origines à nos jours, et explore le fonctionnement des grands genres cinématographiques ; un accent particulier est mis sur l’histoire de la technique. L’enseignement s’appuie sur la pratique de l’analyse d’extraits et l’apprentissage de la dissertation grâce au fonds filmographique spécifiquement mis à la disposition des optionnaires.
À côté de ce travail théorique, qui occupe la majorité du volume horaire, la formation prévoit une ouverture à la pratique cinématographique sous toutes ses formes, en passant par les étapes nombreuses qui jalonnent le processus de création (traitement scénaristique, tournage, etc.) jusqu’au moment de la réception (écriture critique, participation à des festivals, rencontres avec des professionnels, programmation, animation d’un ciné-club), grâce entre autres à des partenariats avec les acteurs locaux de la culture à Rennes et en Bretagne.
Description de l’option en khâgne (Première supérieure)
Enseignante : Yola Le Caïnec
Docteure ès cinéma et audiovisuel (Université Paris 3 La Sorbonne Nouvelle)
Coordinatrice section Études Cinématographiques, créatrice et responsable du festival de cinéma amateur du lycée Chateaubriand.
L’architecture des cours de la seconde année porte sur environ 120 heures (30 semaines x 4 heures). Cette deuxième année est principalement consacrée à la préparation des concours (Ulm, Lyon).
Le programme, commun à Lyon et Ulm pour l’écrit (une composition d’études cinématographiques de 6h) est consacré à l’étude semestrielle de deux thèmes dans une triple perspective historique, socio-économique et esthétique, même si un thème présente un caractère plus historique, et l’autre un caractère plus esthétique.
Le programme sur l’année 2015-2016 est par exemple :
a) Le cadre, le plan.
b) Le cinéma classique japonais (1950-1962) de Rashômon à Hara-kiri.
Les épreuves d’oral ne sont par contre pas les mêmes à Lyon et à Ulm. L’oral d’Ulm porte sur une analyse filmique hors-programme, alors que celui de Lyon est composé d’une partie analyse filmique sur la question à caractère plus historique, cette année Le cinéma classique japonais (1950-1962) de Rashômon à Hara-kiri, et d’une partie pratique (travail d’écriture scénaristique présenté sous la forme d’un découpage séquentiel).
Pour accompagner l’étude de ces deux thèmes, les étudiants réalisent des exercices pratiques, s’investissent activement dans un ciné-club, et suivent un cycle de conférences avec une journée d’étude, durant lesquelles ils sont invités à rencontrer des chercheurs de l’université, des critiques de cinéma et des cinéastes.
Atelier pratique en khâgne avec le cinéaste Dominique Marchais (février 2016)
pour le thème « Le cadre, le plan »
Enfin, pour permettre aux étudiants de seconde année d’approfondir leurs connaissances et leur réflexion sur les parcours possibles en études cinématographiques, il leur est proposé durant l’année d’assister à des comités du fonds d’aide à la création cinématographique et audiovisuelle (FACCA) mis en place par le Conseil régional de Bretagne, et d’intégrer pour quelques jours l’équipe du festival rennais Travelling avec l’association partenaire Clair Obscur, ils y présentent des films en salle et écrivent ensuite des textes critiques sur le blog que la classe de khâgne partage avec le critique et cinéaste Jean-Louis Comolli.
https://cesfilmsapart.wordpress.com/
Une étudiante de khâgne présente un film de Hong Sang-Soo au Ciné-TNB.
En interne, enfin, entre l’enceinte du lycée et les locaux voisins de notre partenaire Le Grand Cordel MJC, les étudiants de khâgne peuvent suivre activement l’organisation de notre festival de cinéma amateur (via le dispositif Karta de la Région Bretagne) où ils coordonnent les réalisations filmiques de lycéens du Centre Médical et Pédagogique Rennes-Beaulieu, sur lesquelles intervient ensuite un cinéaste professionnel. Ils réalisent eux-mêmes dans ce cadre, pour la préparation aux oraux de Lyon, un exercice scénaristique visant à analyser, dans la perspective de leur sonorisation (voix, musique et sons), des images amateures muettes d’archives bretonnes en partenariat avec La Cinémathèque de Bretagne.
Le thème du festival est cette année : « Filmer passionnément : cadre ou plan ? ».
Exemples d'activités en Hypokhâgne