Des élèves de 1ère L travaillant sur la censure dans le cadre de leur TPE ont tout d’abord pu l’interroger sur son expérience et ce qu’a été sa vie professionnelle. Mr Vautier a ensuite tenu une conférence devant les élèves intéressés et a raconté ce qu’avait été pour lui la censure. Cela a tout d’abord commencé avec le film Afrique 50 pour lequel le réalisateur a fait l’objet de poursuites et fut même condamné à la prison par les autorités françaises.

   Après un exil en Irlande, il revient à Brest pendant les grèves ouvrières des années 50.  Grèves, manifestations, bastonnades par la police s’ensuivent jusqu’à une manifestation particulièrement violente, où la Garde Mobile tire. Un mort, 11 blessés. Mr Vautier tourne les premières images de son film Un homme est mort, lors de l’enterrement en grande pompe de ce gréviste. Puis, après le montage et grâce à une bande-son particulièrement réussie tirée d’un poème d’Eluard, il le présente aux Brestois, et, devant son succès, le projette sur un drap à l’arrière d’une remorque dans toute la région finistérienne.
   La pellicule mourut finalement sous la tâche après 150 projections. Mais la conclusion à laquelle arrive finalement monsieur Vautier est celle-ci : la censure c’est faire disparaître un constat qui dérange le pouvoir politique en place, et le devoir des cinéastes est donc, selon lui, de faire évoluer cette notion. Suite à la censure du film d’un confrère, il entama une grève de la faim pour obtenir du gouvernement que la censure soit abolie, ce qu’il obtint, à l’exception de la pornographie et de la violence raciale. C’est lui qui réalisa Avoir 20 ans dans les Aurès.