« Des murs s’écroulent, demain est aujourd’hui
Trois fois déclarée morte, la révolution en surgit.
Les écailles tombent. Qui rien n’apprend tombe aussi.
L’homme nouveau fait ses premiers pas. »
Alternant jeu scénique et lecture, parties en version originale et traduction française, ils ont impressionné par leur jeu très engagé et le plaisir visible qu’ils ont pris eux-mêmes dans leur jeu. La performance était d’autant plus admirable qu’elle était issue d’à peine une dizaine de répétitions depuis la rentrée, sous l’égide de la compagnie « Les Mauvaises Têtes » (Chrystèle Petitgas et Yvan Serouge). Programmé dans le cadre des manifestations à l’occasion du 20e anniversaire de la chute du Mur, cet « opéra », empruntant les habits de la légende, devient bien sûr un conte politique – les pièces de Heiner Müller traitent toutes de la question du pouvoir et de la relation au pouvoir : « Le dragon règne sur la ville. Il exige qu’on lui donne en mariage une vierge qu’il mettra à mort deux jours plus tard. Lancelot
, super héros, arrive dans la ville. Il veut provoquer le dragon en duel pour sauver la jeune fille de la mort et délivrer la ville de la tyrannie. Le bourgmestre essaie de l’en dissuader par peur de la colère du dragon… ».