Une assemblée très joyeuse, lauréats, familles et professeurs, s’était retrouvée pour célébrer un moment émouvant et symbolique, certes, mais néanmoins très détendu. Le proviseur, M. Bianco, était très heureux de pouvoir annoncer, pour cette 16e édition « AbiBac », un millésime avec des notes exceptionnelles, dans une section qui constitue, avec 46 élèves, l’une des plus grandes de France. La formule semble d’ailleurs convaincre, puisqu’il existe désormais aussi des sections « BachiBac » (double diplôme espagnol et français) et « EsaBac » (double diplôme italien et français) qui prennent modèle sur la section franco-allemande. Chateaubriand a ainsi dépassé largement, avec 548 candidats depuis l’ouverture de la section en 1993, le cap symbolique du demi millier, dont désormais 500 reçus. Le Proviseur a eu une pensée pour les trois candidats absents cette année au palmarès (reçus en revanche au baccalauréat), exprimant la certitude que ces trois années passées auront apporté à eux aussi un trésor de connaissances et de compétences sur lesquelles ils allaient pouvoir largement capitaliser pour leur avenir.
M. Hoffmann, président du jury, a cité une tribune de l’Ambassadeur de France en Allemagne, M.Bernard de Montferrand, qui appelle, face à la crise en Europe à cesser d’être des « pleureuses » et à redonner un vrai souffle à la coopération européenne, à commencer par le moteur franco-allemand. M. Hoffmann a rappelé aux jeunes bachelières et bacheliers présents le rôle particulier qu’ils pouvaient jouer dans ce sens, disposant d’une multiple compétence linguistique et d’un double viatique de culture franco-allemande, ayant réfléchi à l’importance de l’ouverture et de l’enrichissement mutuel des cultures. Il a terminé par un extrait de « Deutschland – ein Wintermärchen » où le poète Heinrich Heine appelle ses compatriotes à tout mettre en œuvre pour améliorer la vie ici-bas et très concrètement, au lieu de rêver d’un ailleurs et de suivre des chimères.
Après la remise des diplômes sous les applaudissements de l’assemblée (certains recevaient également l’attestation du niveau B2 de l’Institut Goethe, examen auquel ils avaient participé en décembre dernier), la parole a été donnée aux lauréats qui se sont attaquées, avec une joie non dissimulée et à coups de traits d’esprit et de piques affectueuses, au mythe de l’élève AbiBac qui serait un « surdoué grincheux à lunettes « , ne pensant qu’à bachoter : l’assemblée a ainsi appris la vérité sur une joyeuse bande qui  – malgré le travail supplémentaire – trouvait toujours les créneaux pour faire la fête – et il paraît que certains livres pourront être vendus dans un état « quasi-neuf »… Si besoin en était : ces vérités ont été illustrées par une reprise du « John Maynard » de Theodor Fontane, saynète (parmi beaucoup d’autres…) qui s’était déjà taillé un grand succès lors de la Weihnachtsfeier et de la journée « Poésie sans frontières ».